Mirjam Landolt, Laurence Favre:
La contrainte du hasard

 

Au début étaient deux dès.
Et avec le jeux d’eux, le hasard.
Ou sans, s’il n’existe pas.

Mais, dans tous les cas,
une longue plongée
dans un océan de livres
au dessus de la mer des nuages.

De un à douze ils diront
Où aller, que regarder
De un à douze ils décideront
Un texte, une image

Point de départ aléatoire
Pour mieux s’ouvrir
Pour mieux se perdre
Point de départ aléatoire

dix-sept livres
ou seize, plus joker
au fur et à mesure
des liens de tissent
des nœuds se lient
des points d’interrogations restent

6-5-3-6-1
un garçon porte un sceau d’eau
il a dix ans en 1947
c’est une photo en noir et blanc

12-6-2-2-4
une encyclopédie du XIXème
installée en bas de l’escalier
crache un mot mystérieux

tout près de là;
die beschissene Restgruppe
si on lui tourne le dos
et qu’on porte son regard
vers là-haut
on voit des ovnis
et d’autres labyrinthes humains

Hasard provoqué, hasard subi
Apprivoisé, conscientisé, guidé
Charmante sorcellerie post-dada
En forme de légitimité du passé

À rester contemporain

Novembre 2020
Texte : Mirjam Landolt & Laurence Favre